Facteur de livres
J'aime écrire. J'aime lire. J'aime les livres. Alors je fais des livres. Je suis "facteur de livres".
Je ne suis pas écrivain, mais pas non plus copiste. Il m'est arrivé de rédiger des articles pour des ouvrages collectifs qui n'intéressent que des professionnels du droit constitutionnel européen. J'ai aussi pris l'habitude de coucher mes notes au soir d'une journée de marche à travers des paysages banals ou grandioses et de tout regrouper, avec les photos prises, dans des ouvrages personnels. Un ami m'a demandé une fois de l'aider à mettre en forme un projet de roman. Sa veuve, plus tard m'a demandé de l'aider à faire éditer le roman, puis m'a confié l'ordinateur de son mari pour y rechercher les travaux en cours et en faire un second roman. Mon père avait écrit sur un livre vierge les instants principaux de notre vie de famille en remontant aux origines de la mémoire familiale. Un jour il m'a également mis en mains un ensemble de tapuscrits préparés par son père - mon grand-père donc - document qui relate la vie mouvementée de ce dernier, à partir du moment où il accepta d'exercer en 1940 des responsabilités que sa place dans la hiérarchie judiciaire ne lui permettaient pas vraiment de refuser. La suite fut un engrenage de plus en plus tragique. Plus tard, c'est un autre tapuscrit de mon grand-père que mon père me remit. Il s'agissait cette fois de l'histoire d'un parfait inconnu pour moi, Philibert Simond, dont je découvris qu'il joua un rôle essentiel dans l'union de la Savoie à la France. Au milieu de tous ces tapuscrits, je remarquais aussi des cahiers aux pages couvertes d'une fine écriture qui relataient la Grande Guerre (1914-1918), telle que la vécut ce même aïeul. Chaque lecture fut pour moi l'occasion de me lancer dans la préparation d'un, ou plusieurs, livre(s). Aux uns, j'ajoutais photos, illustrations et notes de bas de page expliquant tel ou tel terme ou situant tel ou tel personnage. Pour les autres, je prenais une gomme, des ciseaux, de la colle (couper, copier, coller) et réécrivais le tout pour en faire des histoires romancées. Et, en final, je préparais des livres. Et c'est ainsi que seul, ou avec l'aide des éditions de l'Harmattan, j'enfilais perle après perle, les ouvrages qui suivent. Leurs auteurs restent leurs auteurs. Je suis "facteur de livres".
Avec le temps, m'est également venue l'envie de préparer un livre plus personnel. C'est ainsi qu'est né en 2018 "La pension de Lamine", un roman écrit à partir du vécu; celui d'un ami, le mien, ainsi que celui de tel ou tel proche. Le tout évoque les pièges du miroir aux alouettes français et les risques que courent certains jeunes africains qui rêvent de venir faire fortune en France. Ils peuvent y perdent leur âme, leur identité et parfois même les papiers qui vont avec. Et alors, quelle galère !
Je ne suis pas écrivain, mais pas non plus copiste. Il m'est arrivé de rédiger des articles pour des ouvrages collectifs qui n'intéressent que des professionnels du droit constitutionnel européen. J'ai aussi pris l'habitude de coucher mes notes au soir d'une journée de marche à travers des paysages banals ou grandioses et de tout regrouper, avec les photos prises, dans des ouvrages personnels. Un ami m'a demandé une fois de l'aider à mettre en forme un projet de roman. Sa veuve, plus tard m'a demandé de l'aider à faire éditer le roman, puis m'a confié l'ordinateur de son mari pour y rechercher les travaux en cours et en faire un second roman. Mon père avait écrit sur un livre vierge les instants principaux de notre vie de famille en remontant aux origines de la mémoire familiale. Un jour il m'a également mis en mains un ensemble de tapuscrits préparés par son père - mon grand-père donc - document qui relate la vie mouvementée de ce dernier, à partir du moment où il accepta d'exercer en 1940 des responsabilités que sa place dans la hiérarchie judiciaire ne lui permettaient pas vraiment de refuser. La suite fut un engrenage de plus en plus tragique. Plus tard, c'est un autre tapuscrit de mon grand-père que mon père me remit. Il s'agissait cette fois de l'histoire d'un parfait inconnu pour moi, Philibert Simond, dont je découvris qu'il joua un rôle essentiel dans l'union de la Savoie à la France. Au milieu de tous ces tapuscrits, je remarquais aussi des cahiers aux pages couvertes d'une fine écriture qui relataient la Grande Guerre (1914-1918), telle que la vécut ce même aïeul. Chaque lecture fut pour moi l'occasion de me lancer dans la préparation d'un, ou plusieurs, livre(s). Aux uns, j'ajoutais photos, illustrations et notes de bas de page expliquant tel ou tel terme ou situant tel ou tel personnage. Pour les autres, je prenais une gomme, des ciseaux, de la colle (couper, copier, coller) et réécrivais le tout pour en faire des histoires romancées. Et, en final, je préparais des livres. Et c'est ainsi que seul, ou avec l'aide des éditions de l'Harmattan, j'enfilais perle après perle, les ouvrages qui suivent. Leurs auteurs restent leurs auteurs. Je suis "facteur de livres".
Avec le temps, m'est également venue l'envie de préparer un livre plus personnel. C'est ainsi qu'est né en 2018 "La pension de Lamine", un roman écrit à partir du vécu; celui d'un ami, le mien, ainsi que celui de tel ou tel proche. Le tout évoque les pièges du miroir aux alouettes français et les risques que courent certains jeunes africains qui rêvent de venir faire fortune en France. Ils peuvent y perdent leur âme, leur identité et parfois même les papiers qui vont avec. Et alors, quelle galère !